lundi 3 janvier 2011

Chroniques de la semaine du 3 janvier 2011

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JIM YAMOURIDIS “Into the day” (Starlight Walker / Modulor / Idol)
            Attention à ce disque
            C’est un piège
            Dont on ne sort jamais
           
            Dès la première chanson votre cœur est volé !

            Death Country Folk ?

           
            J’avais déjà été énormément impressionné par son premier album (au point de le faire jouer à Grenoble lors d’un concert incroyablement impressionnant). Mais ce troisième est une œuvre maîtresse. Ce qu’on espérait depuis la sortie du succulent ‘Travelling blind’.
            Comme à chaque fois on est immédiatement marqué par l’ampleur de cette belle et unique voix grave au velouté qui donne des frissons (par fainéantise il est souvent comparé à Johnny Cash dont il partage la profondeur de chant). A ça s’ajoute le meilleur de Nick Cave et des Tindersticks, mais dans un registre où Jim Yamouridis trace de plus en plus profondément un sillon qui lui est unique !
            Car cette fois sa voix est mise dans un écrin par le groupe qui l’accompagne : violon,  contrebasse, clarinette, mandoline, percussions, sax baryton… qui permettent des arrangements luxuriants, sombres et lumineux. Ceux-ci se révèlent au fils des écoutes tant ils servent de subtile mise en valeur du chant.
            La musique de Jim Yamouridis  s’en retrouvant étrangement propulsée à la fois vers 1900, et, vers l’ultra contemporanéité de l’Indie Folk.         
            Un album qui commence très fort, et fini de même. Sans temps faibles au milieu !
            Est-ce que tant de beauté ça n’est pas un peu agressant ? A vous de voir. Moi ce que je veux voir c’est de nouveau Jim Yamouridis sur scène ! Un bon vœu pour 2011 !!


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RAMBLIN' BOMBER “6ème album” (Right Now)
             Un nom comme celui-là ne me préparait pas à tomber sur une telle musique : une sorte de Post Indie Pop, avec un orgue finaud en sus (mais pas sur tous les titres). Et de longs moments instrumentaux que viennent souligner et / ou embellir les voix.
            Une sorte de Drone Pop avec des arrangements…
            Ramblin’ Bomber se faufile entre divers sous genres pour imposer sa personnalité.
            Parfois un peu prog, parfois un peu shoegaze / Noisy Pop, parfois un peu musique de film, parfois un peu bruitiste retenu, parfois…
            Si en plus quelques progrès sont fait sur les voix (un chouïa trop en avant par moment, à mon goût) alors la suite sera parfaite. En tout cas cet album vous garde concentré sur lui. Et ça c’est bien.


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The GRIZZLY FAMILY « Don’t mess with the Grizzly » (CD, Crazy Times Rds)
            Le premier souvenir que j’ai de la Grizzly Family c’est un mini CD empaqueté dans une pochette de 45 tours, sortit chez Larsen Rds, en… 1994.
            Un groupe qui avance à son rythme, ayant finalement une discographie restreinte avec 4 albums (dont 2 sortit en 2010, ah ça s’accélère enfin). Et qui fait sa musique, à sa façon. Du R’n’R 50’s / Rockabilly, mais où ce qui compte c’est plus la chanson que le respect d’un dogme ou de tables de la loi (définie par d’autres qu’eux).
            Pas d’attitude de puriste nauséabonde, mais l’esprit plus que la lettre. On joue avec les images et l’iconographie du genre, mais on n’en fait pas des clichés
            Alors 2010 voit paraître deux albums de Grizzly Family : ‘The JCR Sessions’ (dont j’ai déjà parlé ici, pour dire que je m’était beaucoup régalé avec cet été). Et donc ‘Don’t mess with the Grizzly’ pour finir l’année en beauté ! Et se donner des perspectives pour 2011 (une tournée se serait bien les gars). Soutenu par le brillant label Crazy Times Rds (qui à de la feuille pour sortir de bon disques…) on peut espérer une suite fructueuse.
            Parce que cet album ne déroge pas à la tradition de qualité instaurée à la fois par le groupe, et par son label !
            Dès les deux premiers titres on est dans la salle de répèt avec les Grizzly Family. Et plein d’autres se succèdent et laisse une belle empreinte dans votre cortex !
            Son et jeu onctueux, pour ces 15 titres, dans le registre où je les préfère, des tempo plutôt moyen ou la voix si particulière donne toute son ampleur, et où chaque instrument à la place de s’exprimer. Le son particulièrement ciselé et méticuleux met tout ce beau monde en valeur. Et au final le mieux à faire c’est ré-appuyer sur play. C’est tellement bon pourquoi s’en priver ? ça ne fait pas grossier, et même, à force de gigoter dessus vous allez faire fondre votre tour de taille !

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KEN BRUEN « Cauchemar américain » (Gallimard, Série Noire, 309 pages)
            J’ai glissé un Costello dans le lecteur CD ‘Get happy !!’. Pourquoi celui-là ? Parce que j’avais ‘New Amesterdam’ dans la tête. Ça n’est que bien plus tard que j’ai fais la connexion. Un irlandais qui chante pour accompagner la lecture d’un roman de l’irlandais Ken Bruen (en buvant une bière) y a pas plus raccord !
            Ce roman ne fait pas partie des enquêtes de Jack Taylord (que j’adore) ni de la série R & B (que j’aime moins).
            Une narration à plusieurs personnages. Différents rythmes en fonction de chacun. Un ensemble de chapitres plus ou moins long, plus ou moins découpés selon qui raconte…
            Cette narration multiple peut sembler un peu embrouillée, mais comme dans le même temps elle relance l’intérêt de l’histoire c’est un ‘mal’ pour un bien ! Et peut-être est-ce seulement moi qui suis un peu trop frustre pour arriver à suivre…
            Comme très souvent avec Ken Bruen je plonge dedans jusqu’au bord de la noyade, bien que d’une façon différente de ce que ça me fait avec enquête de Jack Taylord. Comme à chaque fois c’est très sombre, et le style dépouillé ne donne rien pour se raccrocher ! Mais toujours ça me donne envie d’écrire. Et ça c’est bon (pour moi).
            Une fin très rapide est différente de celle à laquelle je m’étais attendu, vous vous serez sans doute moins surpris que moi. Mais je gage que vous y aurez pris autant de plaisir !

Bertrand Tappaz

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