mardi 14 juin 2011

Chroniques:Owun+Wendy James+Cortona+Hollywood Sinners+Up The Zine n°9+I Hate People n°5

OWUN
Le fantôme de Gustave
CD, Autoproduction
Premier contact : la pochette qui bien que très sobre prépare au voyage onirique qu’est, en partie, ce nouvel album d’Owun.
Leur retour sur scène l’année dernière était très impressionnant. Sans doute supérieur à ce qu’ils faisaient, déjà très bien, il y a 15 ans. Donc ça laissait espérer au moins d’un bon album. Mais pas à ce point là !
Deuxième contact : le son. Très puissant. Clair. Compact. Respirant aussi. Impressionnant surtout !
Dans les 90’s Owun jouait de la Noise à sa façon. Dans les années 10 ils amènent le style vers une nouvelle direction.
Avec un formidable travail sur la captation de la vibration du son, sur la résonance des guitares. Mais sans verser dans le drone pour autant. La voix couverte d’effets semble se diluer dans les guitares, et c’est bon. On peut retrouver de façon très parcimonieuse du Neo Kraut. Un peu de polyrythmie. Et parfois, du stop & go. Désormais qualifier la musique d’Owun est devenu un vrai challenge. Elle se déguste juste à plein volume ou au casque afin d’être entouré, enfermé dans tous ces sons.
Se plaçant sur un segment long qui va de Psychic Paramount à Meshuggah (sans le côté Metal) Owun à trouvé SA place, avec cette œuvre unique. Sombre. Riche. Profonde. Et, belle.


CORTONA
The beat is billing
EP, Casbah Records
J’aime beaucoup le premier album des Cortona qui était le très frais croisement de Punk 77, de Hc Melodik (très peu), de ce qu’il faut de Power Pop énervé, et, de Garage Punk barbelé à la New Bomb Turks. Depuis ce qu’ils ont enregistré était bien, mais il y manquait un petit truc. Pour ce nouveau EP 4 titres vinyle ils ont retrouvé le feu sacré, le peps, la brillance et l’excitation. 4 chansons 4 brûlots précis et acérés. Le premier titre fait penser à ce que Gee Strings a fait de meilleur. Le chant est excellent, décomplexé et entraîne tout derrière lui. Si vous trouvez que les Stitches sont devenu chiant jetez vous sur Cortona ! Pour sa première sortie le label Casbah Records (émanation de l’émission diffusée sur plusieurs radios en Rhône-Alpes) a eu le nez creux ! Quatre grandes chansons sur un EP on ne peut pas espérer mieux !

WENDY JAMES
I came here to blow your minds
LP ou CD, Cobraside Records
Attention le titre de cet album peut se comprendre de plusieurs façons. Et il reflète bien ce qu’il contient. Car voici un album riche, varié, excitant, frais, magnifiquement composé, subtilement interprété, remplit de super chansons, mais qui garde une vraie unité.
Bien sûr Wendy James portera toujours pour le moins ouvert d’esprit l’étiquette d’ex Transvision Vamp. Mais ces mal embouchés passeront à côté d’un très BON album, mais il est tellement plus hype de se branler sur ces groupes ennuyeux Post Indie Neo Math…
Ce disque oscille entre feel good music et mélancolie. Il est remplit d’histoire de fille qui embrasse des garçons, de garçon qui n’ose pas embrasser une fille. De mec qui part et de fille qui reste. D’amour et de solitude. D’addictions, d’errance… Enfin de ce que mon médiocre anglais me permet de comprendre et après une lecture assez rapide de l’insert… mais ça transparaît surtout dans l’émotion de la voix magnifiquement mise en valeur par le mixage, positionnée idéale légèrement en avant de l’accompagnement sans toute fois totalement en émerger !
Entre Pop classique tirant vers le grand publique mais sans être putassière, et une certaine idée de l’Indie avec une petite tendance à la fantasmagorisation américaine. Les compositions toutes signées par Wendy James (qui réussit de relever le défit de brillamment succéder à Elvis Costello qui avait écrit sont premier album, rien que ça !) sont varié mais sans fuser dans tous les sens. Des chansons qui restent en vous longtemps et qu’on chantonnent au bureau ou qu’on sifflote au volant ou en faisant la cuisine.
J’aimais les Transvision Vamp. J’ai aimé sont premier album solo. J’adore celui-ci, Wendy James arrive enfin à réaliser l’album totalement réussit qu’on savait être en elle.


HOLLYWOOD SINNERS
Disastro garantito
LP, ou CD, Dirty Water Records
Musicalement, et aussi à cause des 4 titres en espagnol on pense au Dr. Explosion ce qui doit pas mal les gaver… Le tout joué souvent assez vite, mais sans virer dans le fast core. Ici c’est bien du Garage Punk sautillant qui doit un peu au early Swingin’ Neckbreakers, à quelques groupes des 60’s pour les belles harmonies vocales, et parfois à certain trucs Punk Rock première vague, notamment au niveau du son de la basse.
Donc ça chante principalement en anglais sans accent rédhibitoire, mais c’est en espagnol qu’ils sont logiquement le plus à l’aise. Ça amène une variété bien venue à l’album, car chaque langue a sa propre dynamique et utilise des fréquences différentes ce qui change le devenir d’une chanson. Ces titres en espagnol sont plus relâchées et moins dans la stricte obédience. 12 morceaux qui passent comme une lettre à la poste, peut être trop même. Super bien fait sans aucun doute et même truffé de trucs parfaits (les Papa Ou Mama sur la dernière chanson par exemple), mais ça n’en fait pas un disque inoubliable. Même s’il ne faut pas bouder son plaisir, celui d’une bonne giclée de R’n’R qui se bonifie gentiment avec les écoutes.


UP THE ZINE N°9
Ce fanzine qui ne parle que de fanzines. J’ai dévoré ce numéro en quelques heures tellement c’est bien. De très bonnes interviews avec beaucoup de questions, bien fouillées et la plupart des gens qui font un fanzine ont plein de choses à raconter (car si c’est plus fastidieux et moins glorifiant qu’être dans un groupe, se sont vraiment des passionnés qui s’y collent). Faire un zine nécessite de coordonner tellement de trucs : maquette, impression, distribution… en plus de l’écriture que ça met à la confluence et développe une réflexion plus vaste que celle que produit seulement l’égo d’un musicien. On trouve reproduit des extraits des zines pour illustrer les propos de leur ‘rédacteur’. Up The Zine : parfait pour rester en contact avec l’abondante production grâce à 42 longues chroniques ayant un vrai point de vu. Ce qui permet de faire ses courses en connaissance de cause ! Les fanzines sont un des éléments fondamentaux d’une scène et Up The Zine est un très très bon fanzine. 2,5 euros port compris

I HATE PEOPLE N°5
64 p A4 ultra remplies avec passion, intelligence. Un sommaire formidable :  le plus gros morceau c’est sur les Big Boys (du Texas de la 1ère vague HC qui mélangeait Punk & Funk bien avant tout le monde, avec Tim Kerr à la guitare et Randy ‘Biscuit’ au chant, je ne les connaissais pas ça m’a donné envie de découvrir). Et aussi de très longues, et très fouillées interviews de l’écrivain anglais John King (dont on ne peut que regretter la fin des traductions en français des ses livres après les monstrueusement bons : La Meute, Football Factory, Human Punk), le boss de Boss Tuneage revient sur les 20 ans du label qui sort des disques entre Hc brutal et Pop Punk (Exit Condition, Stupids, Midway Still, Hard-Ons…), et le directeur de 13eme Note éditions (Dan Fante, Tommy Trantino, Jerry Stahl…). Pour le Rock interview: The Irradiates (Surf), Hellbats (partit du Psycho pour arrivé à un Rock lourd, sombre, et, très bon), plus les fantastiques  Dead Pop Club avec leur Power Pop modernisée. http://alerte-humain.blogspot.com/
Le fanzine I Hate People (cf chroniques) à son complément radio grâce à une émission sur Tropiques FM à Bourg en Bresse les samedis de 13 à 14h : interviews, agenda, report, chroniques : R’n’R, Power Pop, Punk, Noise, Hc, Soul, Country…

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