mardi 31 janvier 2012

Kronik:BIRDS ARE ALIVE+JUMPIN’ QUAILS+MANILLA ROAD+POWERSOLO+++

BIRDS ARE ALIVE
Blues cooked for cannibals
CD, KIZMIAZ Rds
One man band, mais plutôt versant Blues, Tendance rural/primal la plupart du temps. Ce qui n'exclue pas une certaine modernité et donc de la simplicité. Manifestement l'héritage des grands anciens exhumés par Fat Possum Rds et autres est entre de bonnes mains. Parfois on pense à certains travaux dépouillés de Tom Waits. M'étonnerait pas qu'il ait aussi écouté les enregistrements effectués par la famille Lomax.
10 chansons, et à mon avis c'est bien suffisant pour la plupart des albums. Un disque cohérent, intéressant, efficace. Un VRAI album quoi. Qui n'est jamais redondant ni lassant avec la diversité des rythmes et univers qu'il aborde.
Une belle pochette qui l'est même presque trop, belle, tant elle ne donne aucune indication sur le contenu. Un son dépouillé et respirant. Une instrumentation très simple, forcément et surtout la très intéressante voix du bonhomme, font un ensemble qui se déguste plusieurs fois de bout en bout pour se révéler totalement, et qui a un bon goût de reviens-y !
[BT]

FROZEN YELLOW SPOT
Off the screen
CD, Bleu-tomate
Derrière cette pochette très réussie (qui m'a fait craindre de tomber sur l'album solo d'un 'artiste' neurasthénique) se trouve un bon disque de musique Indie le cul entre deux chaises. Entre Rock et Pop. Un disque 'à la française' avec beaucoup de mots dans les textes, et il faut les faire tenir sur les jolies mélodies, ce qui donne à l'ensemble un style particulier, mais intéressant. Oui se trio a une petite personnalité sympathique qui mélange à son Rock Pop Indie (mais sans être dans l'air du temps) un peu de Folk et quelques aspirations planantes... La production dépouillée et le son simple contribuent également à sortir agréablement ce disque des tics du temps.
[BT]

The JUMPIN’ QUAILS
Bishops in a tea shop
CD, LP, SOUNDAY Rds
Leur 1er album était le convainquant effort d’un jeune groupe jouant un Garage Rock sixties assez générique.
Avec ce 2ème LP les Jumpin’ Quails passent à plusieurs niveaux au dessus, en changeant pas mal d’orientation. Si on retrouve encore quelques touches 60’s, ils vont plutôt vers des choses plus aventureuses que le Garage Punk stricto sensus. Le groupe devient par ailleurs plus de son temps en se rapprochant des meilleurs de la scène Indie Garage actuelle. Surtout les Jumpin’ Quails ont fait de gros progrès dans l’utilisation des voix. Et ils ont trouvé un son d’orgue moins lambda qui donne à leur musique une vraie personnalité. Par moment on peut même penser au early 80’s (l’orgue tirant doucement vers les débuts de la new wave et la production un peu étriquée, et parfaitement maîtrisée elle aussi nous ramène vers le tournant 79/80). Au final : plein de chansons et d’idées (les Jumpin’ Quails s’arrêtent juste avant de faire le pas de trop) pour un vrai album très au dessus de ce à quoi je m’attendais. Un album qui va bien plus loin qu’un disque de plus.
[BT]
 
MANILLA ROAD
 Playground of the damned
LP, CD, Shadow Kingdom Rds
Comme préambule je dirais que ce groupe fait partie des 3 plus importants de mon histoire personnelle. Comme My Bloody Valentine, et Adam & the Ants, la musique de Manilla Road a décodé et reconstruit mon ADN. Voilà pour l'objectivité.
Pour le reste : Manilla Road est UNIQUE !
Fondé en 1975 Manilla Road à sorti 12 (?) albums sans véritablement s'arrêter. Comme toute la scène Métal ils ont eu un gros creux au début des 90's avec le grunge, mais eux ne se sont pas compromis en tentant d'attraper le train en marche.
Le chanteur guitariste compositeur et seul survivant à une voix qui n'appartient qu'à lui. Comme son son de guitare. Et que dire de son jeu...
Ils ont  creusé leur chemin dans le Heavy Metal et si vous êtes capable d'un peu d'ouverture d'esprit je vous conseille de faire abstraction de vos à priori et de tenter l'expérience pour savoir si vous avez envie de faire un bout de route avec eux. C'est un voyage épique et onirique qui peut déboucher sur quelque chose à laquelle vous ne vous attendiez pas. Ou sur rien, allez savoir comment se fait l'alchimie entre une musique et celui qui l'écoute ?
[BT]

POWERSOLO
Buzz human 02/11
CD, Cornflakes Zoo / Platinium Rds
Je les ai découverts grâce aux comptes rendus enthousiastes de leur concert à Grenoble il y a déjà pas mal d'années. Tous mes amis y ayant assisté en disant monts et merveilles. Donc je me suis jeté sur leur premier et je n'ai pas été retourné ! Alors pendant une paire d'années pour moi Powersolo était un de ces groupes incapables de traduire sur disque ses impressionnantes prestations live. Puis j'ai écouté "Bloodskinbones" et j'ai fait partie de ceux qui l'ont beaucoup,  beaucoup aimé. Ce nouvel album enfonce le clou. Déjà à la première écoute on retient pas mal des mélodies de ces 15 chansons. Qui démarre très fort par un petit laïus hilarant en français... normal il semble qu'ils ont trouvé un certain 'asile' chez nous (tout doux Mr Guéant : ils sont blancs). Mais ils font assez de raffut à 3 pour se mettre à dos les tenants de la bien ‘pensance’. Powersolo creuse toujours son sillon Indie Garage et sert là encore un paquet de malines petites ritournelles hyper bien torchées et jamais pasteurisées. Alors que tout devient de + en + clinique, eux restent des sales mioches. Même si la production est très claire, le son est puissant, et on sent encore les couilles dedans. Surtout chaque chanson est ouvragée comme un album entier. Pas mal d'arrangements, l'utilisation de 'petits' instruments’ ou de progressions d'accords font finir la chanson bien loin de là où elle à commencée (et tout avec une durée tournant autour des 3mn). Et puis il y a un très gros travail sur le chant qui est presque différent sur chacun des titres.
Bref un album long de 15 chansons qu'on ne voit pas passer tout en étant rempli de moments brillants et intenses qui voyagent dans votre cerveau jusqu'à la prochaine écoute qui survient vite & souvent.
[BT]

SUDDEN DEATH OF A STAR   
Getting Up, going down
LP, CLOSE UP Rds
Un super nom, une très belle pochette ça met immédiatement dans de bonnes dispositions au moment de poser le 33 tours sur la platine.
Et je ne suis pas déçu avec la musique.
Je sais bien que la mode est au psychédélisme, mais Sudden Death Of A Star ne font pas dans le genre Indie Garage Psyché rebattu. Mais plutôt dans la Pop aérée/aérienne et Psychédélique. Imaginez les early Byrds de Roger McGuinn qui en plus des harmonies vocales & des 12 cordes auraient fait main basse sur un gros stock d’orgues, de cithares & tablas (et les produits qui vont avec). Cependant ici foin de revivalisme, car ça sonne comme un disque de maintenant, bien qu’étant fait comme autrefois.
Neuf chansons plus ou moins longues pour exploiter/explorer plusieurs rythmes, ambiances et climats ça donne un album complet qui s’envoie d’une traite et parait même trop court tant il est bon !
Une œuvre succulente, rythmée pour faire s’agiter le corps, et densément musicale pour faire travailler les oreilles et le cerveau qu’il y a entre.
[BT]



1 commentaire:

  1. Merci Bertrand pour cette petite chronique de notre album, ça fait plaisir.
    @ bientôt

    Fred, Frozen Yellow Spot

    RépondreSupprimer