mardi 4 septembre 2012

« Skinhead » le nouveau roman de John King+The SUFIS+KDV DEVIATORS

The KDV DEVIATORS
... Lost contact
LP, CD, Drunkabilly Rds
En voila un side project qui n’a pas l’air trait par dessus la jambe ! Née de la rencontre du leader de Mad Sin et d’un gars des Bodybags la musique est bien sûr immergée jusqu’au coup dans le Psychobilly. Mais avec quel talent ! 15 chansons ce qui est beaucoup, mais sans un moment faible. Toutes les compos sont remarquables grâce à leurs mélodies, au travail sur les voix (échange du lead, modulation de la tessiture, et beaucoup de chœurs), aux arrangements qui sont bien chiadés. Il y a aussi chez KDV Deviators une grande variété dans les rythmes et on passe allègrement et avec facilité, du Psycho enlevé (mais pas frénétique) au 50’s R’n’R, voir à une chanson de crooner. Les instrumentaux apportent de courtes respirations qui contribuent judicieusement à l’intérêt du disque. N’ayant jamais accroché au Mad Sin je n’attendais rien de ce disque, la surprise n’en est que meilleure !
[BT]

The SUFIS
s/t
LP, Ample Play Rds
Avant d’écouter cet album je ne savais pas que Ample Play était le label monté mi 90 par le gars de Cornershop. Et donc The Sufis ne font pas tâche sur le catalogue, car ce disque est très très très réussit ! 1er album parfaitement maîtrisé. Une perle de Psyché versant Pop 60’s. Décidément 1966 ne mourra jamais ! L’héritage des Kinks du Village Green est entre de bonnes mains, car les Sufis revitalisent tout ça avec une jolie petite touche Garage, et aussi, des passages légèrement Space Rock (surtout sur les instrumentaux gentiment barrés du milieu de l’album) qui ne dépareilleraient pas chez Sulabassana Rds. Bref pas très loin de l’esprit du Floyd période Barrett. Le trio à cependant un vraiment talent de composition. Et d’arrangement car on trouve sur l’album tout un tas d’instruments (cordes, bois, cuivres, orgues…) qui apportent beaucoup aux chansons du trio qui restent cependant concises : 10 titres envoyés en 26 mn seulement. Même si, du fait des circonvolutions instrumentales on pense le disque plus long, bien qu’il ne soit jamais lassant. Une VRAIE réussite que ce 1er effort !
[BT]

John King
Skinhead
Au Diable Vauvert (389 pages, 22 euros)
C’est l’histoire de Terry English qui était adolescent en 69 quand le mouvement Skinhead s’est créé en se modelant sur les Rude Boys. C’est aussi l’histoire de Ray Coup-de Boule son neveu, qui a découvert la Oï durant son adolescence en 79 quand les prolos cherchaient à se différencier des Punk (déjà) en voie de gentrification. Et c’est aussi l’histoire de Laurel English son fils, qui grandit en 2009 aux sons de l’héritage musical de son père, de son oncle, et des groupes Street Punk actuels post Rancid.
Avec un titre comme « Skinhead » sur la couverture de son livre John King (Football Factory, La Meute, Human Punk et Aux couleurs de l'Angleterre) joue avec le feu risquant de payer très cher la moindre incartade sur se sujet ‘sulfureux’. Bien sûr avec son talent et sa légitimité (skin un jour skin toujours ?) à traiter de se sujet il réussit son pari, et son roman ! Contant l’histoire d’une culture populaire, du peuple, pour les prolos. Loin, très loin du cirque fantasmé que ce terme fait surgir dans les médias.
Terry English est un gars qui à réussit : à 50 ans il dirige sa boite de taxi dans laquelle il n’emploi que des skins. Des gens qui ont le respect et la fierté du travail bien fait. Des gens francs et fidèles à leurs valeurs. Terry à réussit parce qu’il s’est sortit de son milieu, qu’on appelait (qu’on n’appel plus, mais qui sera toujours) celui des exploités.
C’est une histoire de musiques, de culture, de force, de fierté, de foot et de baston. C’est surtout et avant tout un ROMAN REUSSIT ! Dont le seul défaut est de se terminer. Et en plus vous pouvez faire vous-même la bande son qui va avec : le choix est vaste !
[BT]

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