lundi 26 février 2018

Chronique : STRANGER FLOWERS + BROADWAY LAFAYETTE + MUDWEISER + ELLA MAILLART




The STRANGE FLOWERS
Best things are yet to come, 2CD, Digital
Area Pirata
Publié une rétrospective c’est toujours un peu prendre un risque, car rien au final ne permet d’être sûr qu’on ne s’ennuie pas à l’écouter.
Mais avec les Strange Flowers il y a aucun souci de ce genre. En plus tout au long de ces 30 chansons pour célébrer les 30 ans du groupe (dont 5 totalement inédites qui ont été remixées et remastérisé pour une meilleure homogénéité) on voyage de façon chronologique à travers les 7 albums du groupe italien. Et on y découvre des perles (et pas seulement une ou deux, mais un gros paquet, même pour moi qui possède plusieurs de ces albums).
Fleuron de la scène Néo Psyché italienne (qui a produit tant de brillants groupes en plus de 4 décennie) les Strange Flowers montrent sans jamais faiblir une capacité de composition et une élégance dans l’interprétation qui rassasiera les fans les plus exigeants.
Entre Psychédelia, Indie 80, Pop Sixties, Power Pop, Néo Garage, Jangle Pop, Paisley Underground… ce qui transparait de façon terriblement évidente se sont les CHANSONS !
De plus la pochette de ce superbe double CD ne trompe pas et nous avons ici une collection de titres un peu mélancolique comme la fin des vacances à la plage.
Si les Strange Flowers n’oublient jamais que le Psychédélisme c’est avant tout la liberté, ils ne sombrent pas pour autant dans les délires complaisants de zicos. L’influence Pop (Sixties, Indie, power…) les maintient toujours du bon côté de la route : celui où l’on a le désir de composer de bonnes chansons. Et sur ce point les Strange Flowers sont ultra performant !
Voilà ce que nous rappel brillement cette rétrospective.
Un Must Have !
[BT]


BROADWAY LAFAYETTE
Subway Zydeco, LP, CD, Digital
Hound Gawd Rds
Né de la rencontre des 3 membres de Mama Rosin’ avec Mick Collins (Gories / Dirtbombs) enregistré chez et avec Matt Verta Ray (Speedball Babies, Heavy Trash) et sa femme Rocio dans leur studio new yorkais. Le trio suisse m’avaient parlé de ces enregistrements il y a déjà un bon moment (2015). Et je ne pensais jamais les entendre un jour vu comment ça a trainé, et que chacune des personnalités impliquées dans ce groupe est passé (plusieurs fois) à autre chose. Et puis finalement un jour sans prévenir le voici qui déboule !
Alors un beau casting n’ayant jamais garantis un bon film j’ai découvert cet album avec un peu d’angoisse… Mais finalement… ça le fait et même bien !
Si cette belle bande de fans de musiqueS s’est fait plaisir en jouant avec les codes du zydeco on est loin d’un revivalisme traditionnaliste… comme on peut s’y attendre en regardant les noms impliqués dans ce projet.
Le plaisir de jouer ensemble transparait dans cette belle collection de chansons variées, aux moods changeants où les voix (chants, contre chants, chœurs, cris, interjections…) se taillent la part du lion (de l’alligator pour rester dans l’ambiance bayou).
Je comprends pourquoi cet album a enfin été publié après aussi longtemps : parce qu’il est trop bon pour rester dans des cartons !
[BT]


MUDWEISER
So, said the snake, LP, CD, Digital
Head Rds / La Baleine
Voici un album purement immersif ! Plus on est plongé dedans plus on s’y noie (de bonheur). Comme des sables mouvants qui vous engloutissent la musique des Mudweiser est grasse et gluante !
Leur nom est une véritable déclaration d’intention ! Et la pochette de ce 3ème album vous met immédiatement dans l’ambiance ! Du Rock de cul-terreux du Sud profond (Montpellier comme une métaphore de Savannah…).
La chaleur qui suinte de leur Stoner / Southern Heavy Rock donne soif et fait honneur à leur patronyme !
Chez les Mudweiser on aime les riffs bien gras et on sait en pondre d’excellents ! A tel point que plus cet album avance moins il y a moyen de se le sortir de la tête ! Ça vous assomme comme un pack de 6 en plein cagnard, mais ça fait tellement de bien !
[BT]
En concert : Vendredi 23 Mars : MUDWEISER (Stoner) + WALNUT GROVE DC (Stoner Metal) + NOISS (Grunge), au Brin de Zinc, à Chambéry – Barberaz


ELLA MAILLART
Oasis interdites, 240 pages
Editions Payot
C’est la première fois que je lis un récit de voyage, mais j’ai eu la main heureuse ! Très heureuse ! J’ai été vraiment emballé et emporté par ce récit, et depuis j’en parle beaucoup autour de moi et pas mal de mes amis ont déjà lu Ella Maillart qui est une référence dans le domaine.
En 1935 la suissesse quitte Pékin en compagnie de Peter Fleming (le frère du futur écrivain) qui est correspondant pour le Times alors qu’elle écrit pour un journal français.
Cet étonnant attelage de 2 très fortes personnalités plus habitué à effectuer leurs périples en solitaires à travers des contrés où les blancs sont une rareté, va parcourir 7 000 km à dos de cheval, poney, chameaux et à pied à travers la Chine du Nord en pleine déliquescence, alors que les conflits et les guerres civiles entre régions et groupes ethniques / religieux sont nombreux, les frontières avec le voisinage sujettes à caution…
Je craignais un récit chichiteux et plein de pathos sur le froid, la condition misérable de ces bons sauvages… il n’en est rien le texte est sec, précis, vif, totalement enveloppant !
Et je me suis retrouvé embarqué tout au long de la piste alors que j’étais bien dubitatif avant d’attaquer la lecture… En plus d’une ‘aventurière’ patentée Ella Maillart est surtout une véritable écrivain !
Pour continuer l’expérience je viens d’attaquer ‘Courrier de Tartarie’ le récit de ce même voyage par Peter Fleming.
J’ai dû emprunter ces 2 ouvrages dans les Bibliothèques Grenobloise car ils sont épuisés. On annonce une réimpression de celui de l’ainé des Fleming, mais malheureusement rien concernant Ella Maillart… au vu du plaisir que j’ai pris en tant que lecteur c’est du gâchis !
[BT]

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